3 – Rien ne va plus

 

Ça ne s’arrange guère on dirait. Pourtant à en croire les gens que je rencontre « ça va ». Je cherche l’indiscernable changement de ton, le plissement de l’oeil, l’ombre sur les traits dans le « ça va » de base qu’on s’échange tous… mais, rien. Est-ce moi qui prend trop au sérieux ce que j’entends, lis, vois, vis et ressens ? Parce que non, vraiment, à mon avis « ça ne va pas » , et même « rien ne va plus ».

Ce midi sur F.Inter, au journal pendant que je déjeunais : « L’ONU alerte : les quantités mesurées du CO2 n’ont jamais été aussi importantes dans l’atmosphère de notre planète ». Cool. Et donc ? Et donc rien, « ça va »…. (Que fais-tu pour Noël ? voyage low cost sur ta planète ? bonjour ton empreinte carbone… Hyper consommation dans les zones commerciales, et autres centres villes de notre belle France, devenue aussi vulgaire dans ces galeries marchandes surchauffées et suréclairées et « sur » tout, qu’une poule de luxe appareillée pour riches vieux beaux ? bonjour les emballages papier et plastiques que ça génère dans les containers prévus à cet effet, et puis bonjour le budget parce que les prix… Ski sur neige artificielle ? les communes des Alpes ne manquent pas de ressources : ça bombarde d’eau « ensemencée »… Bon, il n’ y a plus d’eau dans le Doubs et les forêts du Jura sont sur le point de non -retour mais « ça va ». Il va bien pleuvoir.) Surtout ne changeons rien. On est le 22 novembre 2018, ce soir il fait 13°C chez moi. Rien d’exceptionnel, pourtant, depuis le mois d’août, il a fait froid 3 jours et le solstice d’hiver approche, c’est à dire que les jours rallongeront… déjà…..

Je viens de terminer un livre édifiant : Histoire de la Peste, au PUF par Jean Vitaux, version Kobo (un Kobo est un lecteur fnac et pas un nouveau dialecte africain). Pas très bien écrit, un peu répétitif parfois mais passionnant, car on y apprend TOUT sur la façon dont fonctionne une épidémie de peste, sur son histoire et donc celle des hommes… Comment ne pas anticiper, vu le nombre d’habitants sur Terre, vu l’avancée de la pauvreté, vu le réchauffement (montée des eaux, acidification des océans, dégel des pergélisols, douceur des températures, transformation de l’atmosphère) que les années qui arrivent ne vont pas être le théâtre d’effroyables épidémies ?

Bon, « ça va » pour ce soir. Je vais finir de regarder Terminator 2 sur OCS que je n’avais jamais vu. Incroyable de constater qu’en 1991, James Cameron avait anticipé drônes, I.A, guerre totale… ainsi que la pauvreté de la langue même si j’y ai entendu des quantités d’insultes inimaginables et qui m’étaient totalement inconnues jusque là !  Il n’y a pas d’âge pour apprendre.

 

 

2 – Tout va très bien madame la marquise

En vrac : C’est vraiment l’automne aujourd’hui, pluies, gris, gris, pluies et surtout un ait plutôt frisquet qui rabat la tête dans l’écharpe. J’ai appris durant la séance de dessin ce matin qu’il n’y a plus d’essence dans les stations par ici … ça bloque vraiment et personne n’a été prévenu. Étonnant non ? Mon départ du réseau FB, s’il me convient parfaitement bien, a suscité des messages de sympathie parfois émouvants… mais les signaux dans la presses sont pourtant éloquents

https://standblog.org/blog/post/2018/11/20/Le-naufrage-moral-de-Facebook

https://www.laquadrature.net/2018/11/14/censure-antiterroriste-macron-se-soumet-aux-geants-du-web-pour-instaurer-une-surveillance-generalisee/?fbclid=IwAR0_s8447cUzCBa1aOhBygNM7UHKulHhaJclylTOphlxUIHsmY-GxiegQKg

Est-ce à dire que la majorité s’en fiche ? J’ai envie de crier : « Fuyez ! Fous que vous êtes !  » …. ces articles ont été bloqués sur FB… Mais chacun a ses limites.

Merci à tous les témoignages d’intérêt que j’ai pu lire, et qui me confortent dans l’idée de notre liberté gagnée, qu’il ne faut pas laisser saccager par des margoulins avides. Paradoxal ? Non, l’internet , les réseaux sociaux, sont des outils qui sont extraordinaires à la base, ils permettent de publier et de donner à partager, de l’art , de la culture, des informations .. de l’humanité. Voilà pourquoi c’est précieux. Voilà pourquoi il ne faut pas se laisser aller et s’abandonner soi-même. Moi je souhaite continuer à publier, plus que jamais je dirai même, quel que soit le moyen. Alors , à plus tard !

 

1 – Chez moi

Le chaud soleil faiblit, le vent glacé gémit, Les rameaux nus soupirent, les fleurs pâles expirent, Et l’Année Sur la terre son lit de mort, dans un linceul de feuilles mortes, Est couchée Venez, Mois, venez, Depuis Novembre jusqu’à Mai, Dans votre noir habit de deuil ; Suivez le cercueil De l’Année dans la mort glacée, Et telles de pâles ombres, veillez auprès de son sépulcre.

Percy Shelley, Automne : chant funèbre – 1 // forêt des monts de Vaucluse, 18-11-18