Je porte le soleil dans ma coupe d’or, La lune en un sac d’argent.

Viens que je te chante à l’oreille, Les jours dansants ne sont plus Qui portaient soie et satin. Accroupis-toi sur la pierre, Enveloppe ce sale corps Dans un haillon aussi sale. Je porte le soleil dans ma coupe d’or, la lune en un sac d’argent.

Maudis si tu veux je te chante Tout le chant, puisque peu importe Si celui qui te donnait joie Et les enfants qu’il te fit Dorment quelque part comme loirs Sous une dalle de marbre Je porte le soleil dans ma coupe d’or, la lune en sac d’argent.

Aujourd’hui même j’ai pensé, Midi sonnant à l’horloge, Qu’homme n’a rien à prétendre Qui s’appuie sur un bâton Mais qu’il peut chanter, chanter Jusqu’à tomber, que ce soit Devant la jeune ou la vieille, Je porte le soleil dans ma coupe d’or, La lune en un sac d’argent.

W.B Yeats – Quarante-cinq poèmes, traduit par Y.Bonnefoy. // Sur ce chemin, c’était hier, le 10 mars, quelques rencontres remarquables en les narcissus jonquilla et ces deux jeunes chênes, puis la fleur de lune de Véro, un talisman nouvellement arrivé près de moi et qui m’a fait choisir ces deux phrases de Yeats :  »Je porte le soleil dans ma coupe d’or, La lune en un sac d’argent ». En rédigeant ces lignes, en choisissant ces photos, j’écoute des airs d’André Jolivet, violoncelle, hautbois et voix… tout s’accorde ici…

Green is the colour of her kind

Heavy hung the canopy of blue
Shade my eyes and I can see you
White is the light that shines
through the dress that you wore
She lay in the shadow of the wave
Hazy were the visions of her playing
Sunshine on her eyes but
moonshine beat her blind everytime
Green is the colour of her kind
Quickness of the eye deceives the mind
Many is the bond between the
hopefull and the damned – Roger Waters – in More

…on voit les traces des petites palmes… les couloirs qui mènent aux nids 🙂
Pink Floyd

canal d’eau du Rhône île de l’Oiseley 17-02-19 // pâquerette des bois dans les Alpilles 24-02-2019

Let me bring you songs from the wood :
to make you feel much better than you could know.
Dust you down from tip to toe.
Show you how the garden grows.
Hold you steady as you go.
Join the chorus if you can:
it’ll make of you an honest man.
Let me bring you love from the field:
poppies red and roses filled with summer rain.
To heal the wound and still the pain
that threatens again and again
as you drag down every lover’s lane.
Life’s long celebration’s here.
I’ll toast you all in penny cheer.
Let me bring you all things refined:
galliards and lute songs served in chilling ale.
Greetings well met fellow, hail!
I am the wind to fill your sail.
I am the cross to take your nail:
A singer of these ageless times.
With kitchen prose and gutter rhymes.
Songs from the wood make you feel much better.

I.A. Songs from the wood. 

sur mon chemin, 5-02-19

Musique partout et puis la mer ensuite

Quel week-end ! Vendredi soir, concert de musique ancienne (dont je vous livre un des chants en occitan ancien, composé au XIIe siècle par la première femme compositrice ayant signé sa création (les petits coups de pétard sont les bruits du feu de cheminée qui adoucit la température de la salle) ), par de jeunes gens passionnés ,

le feu qui pète…
l’Ensemble Apotropaïk : harpe, vièle à archet, flûte baroque-chant et luth…

puis, samedi, prise en main d’un violoncelle abandonné et cabossé, et ce n’est pas facile de l’apprivoiser, j’ai même réussi à casser une de ses cordes ! puis le soir concert de musique électronique au festival qui lui est dédié, à Carpentras, ça par pure curiosité… et qui fut décevant, l’obsession du rythme chez les jeunes créateurs à la console qui se sont succédé empêchant littéralement de « décoller » selon moi… mais c’est sans doute une question de culture ? … (J’ai écouté pendant deux heures Bambounou et Onyvaa une jeune femme créatrice de sons)…

Le document figuré le plus ancien ayant trait à l’art musical remonte à quarante mille ans. C’est l’âge attribué aux dessins de la grotte des Trois-frères dans l’Ariège, où se trouve reproduit, pour la première fois, un instrument de musique, l’arc musical. La musique est donc attestée depuis le Paléolithique, puisque selon les chercheurs, il semble que chez les peuples les plus primitifs existe déjà l’idée que le substratum de l’univers est formé par le son : « Toutes les fois que la genèse du monde est décrite avec la précision désirée, un élément acoustique intervient au moment décisif de l’action. À l’instant où un dieu manifeste la volonté de donner naissance à lui-même ou à un autre dieu, de faire apparaître le ciel et la terre, ou l’homme, il émet un son. Il expire, soupire, parle, chante, crie, hurle, tousse, expectore, hoquette, vomit, tonne ou joue d’un instrument de musique. » La source dont jaillit le monde est toujours une source acoustique : « L’abîme primordial est donc un fond de résonance et le son qui en émane doit être considéré comme la première force créatrice, personnifiée dans la plupart des mythologies par les dieux-chantres. La matérialisation de ces dieux (…) sous la forme d’un musicien, d’une caverne dans la roche, ou d’une tête (soit humaine, soit animale) qui crie, n’est évidemment qu’une concession faite au langage plus concret et imagé du mythe. » (Histoire de la musique – Musique antique – Romain Goldron). 

la mer Méditerranée au cap Couronne, source d’où jaillit le monde…10-02-19