Qu’y a -t-il entre le ciel et moi, sinon des branches d’arbres où logent des oiseaux Qu’y a -t-il donc d’autre que cette vie là que je n’aurais jamais arbre ou oiseau et que je m’évertue à saisir sans prendre Les oiseaux m’effraient quand j’y songe becs – griffes – plumes quant aux arbres… Leur immobilité, cet enracinement miroir des branches et tout ces réseaux mystérieux où coule des sèves aux compositions secrètes semblables au sang, ça, tout ce que j’ignore de ces vies m’obsède.
Sur mon chemin , 20-12-18 et le 22-12-18
Voilà par où il fallait commencer: le ciel.
Fenêtre sans rebord, sans feuillures, sans vitres.
Ouverture et rien d’autre,
mais ouverte largement.
Nul besoin d’attendre une nuit sans nuages,
ni de lever la tête,
pour regarder le ciel.
Je l’ai derrière mon dos, sous ma main, sur mes paupières.
Le ciel m’enveloppe fermement,
me soulève par en dessous.
Les montagnes les plus hautes
ne sont pas plus près du ciel
que les vallées profondes.
Pas un endroit où il y en aurait d’avantage
que dans un autre endroit.
Un nuage est aussi lourdement
écrasé par le ciel qu’une tombe.
Une taupe ne se trouve pas plus au septième
qu’un hibou qui agite ses ailes.
Une chose qui tombe dans le vide
tombe du ciel dans le ciel.
Fluides, liquides, rocheuses
enflammées et aériennes
étendues du ciel, miettes du ciel
ciel qui souffle et ciel qui s’entasse.
Le ciel est partout
jusqu’aux ténèbres sous la peau.
Je suis piège piégé
habitant habité
embrasseur embrassé
question en réponse à question.
Le diviser en Ciel et Terre
n’est pas la façon idoine
d’appréhender ce Tout.
Ça permet juste de survivre
à une adresse plus précise,
plus facile à trouver,
si jamais on me recherche.
Mes traits particuliers :
admiration et désespoir.
Wisɫawa Szymborska. (De la mort sans exagérer)
🙂 Merci Véro ; ce poème est …transcendant… et j’admire cette écriture qui semble un peu plate, courte mais dont le sens nous transporte bien au-delà des limites…. bien au-delà des images, ce qui est assez rare…