Il existe toute une tradition dans le Nord de l’Europe qui consiste pour les amoureux à échanger un baiser sous une boule de gui suspendue au plafond. Cela représenterait un gage de bonheur et de longue vie. En France on pratique cette coutume le jour de l’An : ‘Au gui l’an neuf!’ est la déformation heureuse d’une expression celte (bretonne en l’occurrence, car rapportée par Pline l’ancien au 1er s. ap.JC à propos des druides de Bretagne et de leurs coutumes) : o ghel an heu ‘Que le blé germe !’ qu’on déclarait pour se souhaiter la bonne année. Cette tradition remonterait à la fête des Saturnales romaines et s’est perpétuée par la suite sous la forme du houx à Noël, les épines rappelant la couronne du Christ et les baies rouges son sang. Patrick Guelpa – 100 légendes de la mythologie nordique.
En botanique le gui – viscum album -, gui blanc ou encore bois de sainte-croix est une plante saprophyte, c’est à dire semi parasite puisqu’il absorbe par ses pieds-suçoirs l’eau et les sels minéraux, la sève de son arbre-hôte. Une dizaine de ses baies blanches ingérées provoquent des troubles digestifs et cardiovasculaires mortels. Les parties vertes sont elles, inoffensives et diurétiques. Selon la légende, il passe pour un végétal du royaume intermédiaire, ni arbre, ni arbuste qui ne pousse qu’aux endroits où la foudre a frappé. Toujours vert, il était symbole d’immortalité, voire de jouvence, le jus épais des baies étant considéré comme le sperme de l’arbre ; le rituel entourant sa cueillette au sixième jour de la nouvelle année celtique par les druides qui le cueillaient à l’aide d’une faucille d’or et le recueillaient dans une pièce de tissu blanc- le destinait aux dieux en même temps qu’on sacrifiait un taureau pour parfaire l’offrande.
Gui dans la forêt du Ventouret, 1 janvier 2019