Le père de la mariée avait fait acheter pour sa fille ses présents de mariage : un collier de pierre variées, une robe toute de pourpre mais , à l’endroit où, sur les autres robes était placée la pourpre, il y avait de l’or. Les pierres rivalisaient entre elles. L’hyacinthe était une rose en pierre, l’améthyste jetait ses sombres feux tout près de l’or. Au milieu se trouvait trois pierres dont les couleurs se fondaient les unes aux autres ; ces trois pierres avaient été serties pour n’en former qu’une ; la base de la pierre était noire : au milieu le blanc s’unissait au noir ; après la pierre blanche, la dernière, qui formait la cime, était rouge. Cette pierre cerclée d’or, faisait comme un œil d’or.
Le roman de Leucippé et Clitophon – Achille Tatius // Haie de clématites, sur mon chemin, 12-18
Depuis l’enfance, je n’ai pas été Comme les autres ; je n’ai pas vu Comme les autres; je n’ai su puiser À la source commune mes passions. Je n’ai pas pris à cette même source Ma douleur ; je n’ai pas su éveiller Mon cœur à la joie sur le même ton ; Et tout ce que j’aimais, je l’aimais seul. Alors — dans mon enfance— à l’aube D’une vie orageuse, le mystère Qui encore me tient, surgit De chaque abîme du bien et du mal : Du torrent ou de la fontaine, De la falaise rouge sur le mont, Du soleil qui tournait autour de moi Dans sa teinte d’or automnale — De l’éclair dans le ciel Qui passait auprès de moi en volant — Du tonnerre et de la tempête, Et du nuage qui prenait la forme (Lorsque le reste du ciel était bleu) D’un démon à ma vue.
Il existe toute une tradition dans le Nord de l’Europe qui consiste pour les amoureux à échanger un baiser sous une boule de gui suspendue au plafond. Cela représenterait un gage de bonheur et de longue vie. En France on pratique cette coutume le jour de l’An : ‘Au gui l’an neuf!’ est la déformation heureuse d’une expression celte (bretonne en l’occurrence, car rapportée par Pline l’ancien au 1er s. ap.JC à propos des druides de Bretagne et de leurs coutumes) : o ghel an heu ‘Que le blé germe !’ qu’on déclarait pour se souhaiter la bonne année. Cette tradition remonterait à la fête des Saturnales romaines et s’est perpétuée par la suite sous la forme du houx à Noël, les épines rappelant la couronne du Christ et les baies rouges son sang. Patrick Guelpa – 100 légendes de la mythologie nordique.
En botanique le gui – viscum album -, gui blanc ou encore bois de sainte-croix est une plante saprophyte, c’est à dire semi parasite puisqu’il absorbe par ses pieds-suçoirs l’eau et les sels minéraux, la sève de son arbre-hôte. Une dizaine de ses baies blanches ingérées provoquent des troubles digestifs et cardiovasculaires mortels. Les parties vertes sont elles, inoffensives et diurétiques. Selon la légende, il passe pour un végétal du royaume intermédiaire, ni arbre, ni arbuste qui ne pousse qu’aux endroits où la foudre a frappé. Toujours vert, il était symbole d’immortalité, voire de jouvence, le jus épais des baies étant considéré comme le sperme de l’arbre ; le rituel entourant sa cueillette au sixième jour de la nouvelle année celtique par les druides qui le cueillaient à l’aide d’une faucille d’or et le recueillaient dans une pièce de tissu blanc- le destinait aux dieux en même temps qu’on sacrifiait un taureau pour parfaire l’offrande.