On m’a dit, depuis l’enfance, que le Paradis était perdu. Plus tard, à mes pourquoi, on a répondu que c’était à cause du péché originel, autrement dit, l’acte sexuel entre l’homme et la femme qui engendre un autre soi-même. Au fur et à mesure de mes chemins j’ai observé que si l’humanité n’a jamais cessé de vivre cet enfer intérieur en son cerveau, le monde lui, la terre et le vivant qu’elle abrite a continué son existence paisible en ses règles.
Se reproduire au point de surpeupler l’enfer, ah, le péché originel… ça n’a jamais été un enfer que pour l’humanité, et pour preuve de ce drame existentiel la coupe aujourd’hui déborde au point d’empiéter sur le paradis de l’Autre, le détruisant inexorablement.
Avons-nous assisté à une guerre silencieuse contre nous, avant, aujourd’hui, de mesurer l’extinction globale du vivant ? L’humanité domine, l’humanité règne en son enfer. Les autres, ont-ils eu le temps, simplement de contrer l’hégémonie humaine ?
Quand il n’y aura plus qu’elle en son enfer désolé et vide, sans fleurs, ni vigne, sans abeille, sans passereaux, sans saison … alors elle s’assiera sur les rochers, se tapera sur les cuisses puis fera la guerre avec elle-même jusqu’à l’extermination.
Je suis humaine pécheresse pourtant. Mais puisqu’il m’est donné de voir, j’aurais préféré autre chose.
Sur mon chemin, étourneaux grapillant. Mardi 7 janvier 2020.